La crise grecque fait plier l'euro

Publié le par SES - Lycée Denis-Diderot - NAIROBI, Kénya

http://www.amb-grece.fr/economie/euro.h13.gifAprès l'appel lancé par Nicolas Sarkozy à Davos, mercredi 27 janvier, en faveur d'un "nouveau Bretton Woods", le système monétaire international s'est trouvé un autre refondateur. Oussama Ben Laden a réclamé, vendredi, un boycott du dollar, "seul moyen de libérer l'humanité de l'esclavage de l'Amérique et de ses compagnies". Mais, n'en déplaise au chef de file d'Al-Qaida, le billet vert est justement en train de regagner en valeur après des mois de dérive. Il est monté, vendredi, jusqu'à 1,3871 dollar pour un euro, son plus haut niveau depuis juillet 2009. Les statistiques de plus en plus favorables pour l'économie américaine ont contribué à ce redressement. Témoin, le produit intérieur brut (PIB) du quatrième trimestre 2009, annoncé vendredi en hausse de 5,7 % en rythme annuel. Quant à la reconduction de Ben Bernanke, jeudi, à la tête de la Réserve fédérale américaine (Fed), elle a ramené le calme après plusieurs jours d'incertitude, donc de tensions, sur les marchés. Qu'on ne s'y trompe pourtant pas.
Ce sont d'abord les turbulences de la zone euro qui ont permis au dollar de reprendre la main. Et plus précisément le dérapage des comptes publics grecs, qui n'en finit pas de semer le trouble chez les investisseurs. Impuissant, Athènes regarde s'envoler le rendement de l'obligation grecque. Jeudi, l'écart de taux d'intérêt avec l'Allemagne a même grimpé à plus de 4 %, du jamais-vu depuis la création de l'euro (7,1 % pour les emprunts d'Etat grecs à dix ans, contre 3,1 % pour les Bunds allemands de même maturité). La semaine avait pourtant bien commencé. Lundi, lors de sa première émission obligataire de l'année, la Grèce a réussi à emprunter 8 milliards d'euros. Environ le double de ce qu'elle prévoyait initialement de lever. Mais la nervosité a repris le dessus, alimentée par les rumeurs et les démentis. Réaction exagérée Mercredi, le Financial Times affirmait qu'Athènes aurait sollicité la Chine pour se faire prêter pas moins de 25 milliards d'euros. Les dénégations du gouvernement du socialiste Georges Papandréou n'ont pas réussi à apaiser les marchés, désormais suspendus aux on-dit à propos d'un plan de sauvetage européen. "La réaction des investisseurs est sans doute un peu exagérée, estime René Defossez, stratégiste chez Natixis. Mais la crise grecque est bien l'expression d'un phénomène plus profond, celui de l'hétérogénéité de la zone euro."
Pour M. Papandréou, on aurait d'ailleurs tort de se cantonner à la métaphore de la tragédie grecque. "Certaines des attaques contre la Grèce visent plus largement l'euro, a-t-il affirmé au forum économique de Davos. Derrière la Grèce, il y a le Portugal et l'Espagne." Faut-il donc croire à l'hypothèse d'un éclatement de la zone euro en cas de contagion ? C'est ce que laissent supposer les dernières déclarations de l'éternel Cassandre Nouriel Roubini. "Nous pourrions observer une scission de l'union monétaire", a décrété l'économiste, prédisant une "bifurcation, entre un centre solide et une périphérie plus faible". Un tel scénario n'a pas l'heur de plaire à tout le monde. Et surtout pas à Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE) qui, tout en sermonnant la Grèce, a qualifié d'"hypothèses absurdes" l'idée que les maillons faibles puissent quitter la zone.
A Davos, M. Trichet a subtilement rappelé que l'explosion des déficits publics était un problème "des deux côtés de l'Atlantique". Selon le Fonds monétaire international (FMI), les pays de la zone ont d'ailleurs un déficit public global équivalent à 6 % de leur PIB, inférieur à celui des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Sans parler du Japon, pays développé le plus endetté au monde. L'agence Standard & Poor's vient de faire passer de "stable" à "négative" la perspective de la notation de sa dette à long terme.
LE MONDE - 01/02/2010 - Marie de Vergès
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A
<br /> L'or qui a connu son point culminant en dollars le 3 mai en ayant coté jusque 1.192 $ l'once est ce matin en repli à 1.168 $, soit plus ou moins 28.900 € le kilo. C'est principalement la baisse de<br /> l'euro qui entraine la hausse de l'Or.<br /> <br /> <br /> <br /> Selon « LES ÉCHOS » Les marchés ont connu un nouvel accès de fièvre. Après les doutes sur l'activation du plan d'aide à la Grèce et les abaissements de note sur plusieurs dettes souveraines en<br /> Europe, l'étincelle est venue hier de rumeurs concernant l'Espagne. Selon l'une d'elles, le pays aurait appelé le Fonds monétaire international et l'Union européenne à la rescousse, pour un prêt de<br /> 280 milliards d'euros, supérieur à celui accordé à Athènes. D'autre part, les agences de notation se prépareraient à sévir sur la note de crédit. Cette dernière rumeur a été démentie par Standard<br /> & Poor's, Moody's et Fitch. Quant à la demande d'aide, le Premier ministre espagnol a affirmé qu'il s'agissait d'une « absurdité énorme » et le FMI a fait chorus en fin de journée. Sans<br /> parvenir à calmer l'embrasement.<br /> <br /> Un peu partout dans le monde, les marchés ont flanché. De son côté, l'euro, fragilisé depuis lundi, a plongé à son plus bas niveau depuis un an en soirée, à 1,30 dollar, passant même, sans y<br /> demeurer, sous ce seuil. Joseph Stiglitz, le prix Nobel d'économie, a estimé que la monnaie unique était gravement menacée. « Les conditions excessivement dures imposées (à la Grèce) seront<br /> contre-productives pour prévenir une contagion », a-t-il aussi déclaré.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Retenez que la semaine a été favorable aux métaux précieux, notamment aux platinoïdes, dont les cours grimpent toujours.<br /> Repli généralisé de nos métaux de base en revanche. Métaux qui avaient atteint des niveaux record la semaine précédente. La reprise du dollar dope les prises de bénéfices !<br /> En attendant, ça bouge sur les marchés...<br /> <br /> 1. les taux grecs montent toujours. Angela reste ferme : "des faits et des engagements !", réclame-t-elle à la Grèce. Elle n'a pas tort.<br /> 2. l'étau se resserre autour de Goldman. "L'intouchable", frappé en plein cœur, va-t-il tomber de son piédestal ?...<br /> 3. jackpot au Japon ! Sa dette publique atteint 200% du PIB. A côté de lui, la Grèce fait presque figure de bon élève ! Pourtant, personne ne dit rien. Personne ne semble s'inquiéter de cette dette<br /> explosive. A l'image du monstrueux endettement anglais ou américain...<br /> Ces pays sont eux aussi "intouchables". Comme l'était Goldman jusqu'ici. Mais pour encore combien de temps ?<br /> <br /> Rien ne tourne rond... et pourtant ce matin le CAC ouvrait en méga gap haussier et passe le seuil psychologique des 4 000 points !<br /> <br /> Isabelle Mouilleseaux.<br /> <br /> <br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Encore un record pour l'or en 2010 : l'once d'or cotait au 29 avril 1.170 dollars (883,686 euros).<br /> <br /> <br /> Pour information, il était en 2000 autour de 300 $ !<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Petit Clin d'oeil humoristique sur l'économie de la Grèce sur : http://douillon.canalblog.com/<br /> Bons Sourires<br /> JEAN PATRICK<br /> <br /> <br />
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